La dictée coquine, paris, montpellier, sud

Bonjour les coquins coquines,

Aimez-vous l’orthographe ? Aimez-vous l’érographie ?

Et bien moi, oui… Alors avec deux copines nous avons, semaine dernière, participé à une dictée coquine qu’une de mes connaissances a organisée dans ma petite ville du sud ;o)))

Ha les mots et les phrases délicieusement « sous-entendeurs » (ok c’est un néologisme mais vous trouverez qu’il s’emploie ici à merveille…) et ceux plus encore exquis et explicites qui nous ouvrent des imaginaires fantasques et des désirs immarcescibles…

Que de vocabulaire chatoyant et de sens libidineux.

Petites subtilités de la langue française et grandes frivolités du langage érotique.

C’est donc avec la lettre de Aurore DUPIN dite Georges SAND, envoyée à Alfred de MUSSET et la réponse de celui-ci, que nous avons joué notre badinerie manuscrite.
Bien installées et concentrées comme si nous repassions le brevet national des collèges, nous gloussons entre nous, grisées par l’exercice et l’atmosphère cocasse de nous retrouver entourées d’une hétérogénéité de participant.e.s.

Retraité.e.s, jeunes étudiant.e.s, hommes distingués en cravate et femmes raffinées chaussées de ballerines vernies…
La voix douce et pondérée de notre conteuse, énonce posément une à une les lignes de cette correspondance audacieuse, répète chaque partie syntagmatique pour nous laisser coucher sur le papier mots et ponctuation et laisse s’immiscer dans son ondulation vocale des rires et de légers souffles dans le micro qu’elle tient d’une main assurée contre son menton.

J’ai le numéro 21 et mes deux acolytes 22 et 23, puisque les copies sont anonymes.

Le point final résonne et les un.e.s et les autres, lèvent jovialement la tête et s’échangent quelques chuchotements.

Les copies sont relevées puis distribuées dans un ordre qui nous semble aléatoire et la correction commence … Toutefois notre maîtresse, nous invite à deviner la sophistication de ces paroles écrites par les deux tourtereaux.
Alors… regardez plus bas et prenez le temps de parcourir, cette lubrique première lettre, une ligne sur deux. Quant à la deuxième, joli acrostiche que nous offre le truculent auteur romantique…. ;o))

Donc correction faite et vérification opérée par notre diseuse, le tirage au sort des copies sans fautes, annonce le numéro du vainqueur et fait se lever un jeune homme, tout à fait charmant, lunettes rondes et pull rayé, tout fier de sa prestation, qui se voit ovationné par l’assemblée et récompensé par un joli et ragoûtant lapin de Pâques en chocolat.
Amusées et ravies de cette première participation à cette dictée coquine, nous repartons avec notre copie et l’envie de participer à la deuxième édition nous anime sur le chemin nous menant à nos voitures.

Si cet oaristys ne possédait que peu de difficultés pour nous initier avec espièglerie, la prochaine va être, nous a-t-elle dit, bien plus ambitieuse… Rendez-vous pris dans un mois avec notre plume fine et… coquine …

Et en attendant de vous retrouver, profitez agréablement des plaisirs du long week-end de Pâques ;o))

« Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux me
mettre. »

« Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux. 
»

Je vous donne la réponse de Georges SAND ;o))

« Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
 »

A la semaine prochaine pour vous donner de COQUINES nouvelles.

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Billet coquinement écrit par Jessica

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